C’est Mezz Mezzrow qui le lui a dit : tout homme se doit d’avoir un jour une bouteille à son nom dans un bar de Zanzibar.
En attendant, David McNeil, né dans le Bronx et carrossé comme un marin danois, trimbale sa vie de Londres à Paris, d’Athènes à Bruxelles, d’amours en amitiés interlopes.
Il voulait être, un soir ou dix minutes, troisième trompette dans le band d’Ellington mais ça, c’est un peu tard. Alors il fait de tout, des chansons, du cinéma, inventant au passage le steak, » Godot « . Il cultive une large tendresse pour l’humanité en général, avec un net penchant pour le dortoir des filles, partage la Cadillac de Bouglione avec deux guépards, s’évade d’un asile avec une nymphomane… Sa vie ressemble à un roman, mais c’est sa vie, un cocktail renversant de grâce et d’arnaque, et s’il lui arrive parfois de vouloir dormir deux mille ans, c’est que le camion de blues n’est jamais garé loin…
Et puis un jour, Montand chante ses chansons devant cinq mille personnes au Metropolitan de New York. Le voilà à la mode, courtisé, sauvé, en somme, bien loin, bien trop loin d’Ellington.
Reste la promesse de Zanzibar. Mc Neil n’a jamais été fichu de dire d’où il venait, mais il sait où il nous emmène obstinément. A Zanzibar, Tanzanie. Ils seront tous là, ses copains, sa princesse et son big band de fantômes, Miles Davis et Cendrars, Prévert et les autres. Ils auront leur nom sur leur bouteille – et une vue imprenable sur l’auto-école qui apprend à conduire même les camions de blues.
Collection Blanche:
180 pages, 140 x 205 mm
Achevé d’imprimer : 10 mars 1994
ISBN : 2070737934
Collection Folio:
192 pages, sous couverture illustrée, 108 x 178 mm
Achevé d’imprimer : 12 février 1996
ISBN : 2070394603
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